Le système financier algérien, dans sa globalité – banques, fiscalité, domaines, douanes poumon des réformes a besoin de réformes structurelles à la fois pour intégrer la sphère informelle ce qui renvoie à l’éco-système et pour dynamiser le tissu productif et devant s’adapter aux normes internationales. C’est un enjeu énorme de pouvoir, ce qui explique que […]L’article La réforme du système financier algérien lié à la rente des hydrocarbures a besoin de profondes réformes structurelles est apparu en premier sur La Nouvelle République Algérie.
Réformes Structurelles du Système Financier Algérien : Un Défi Impératif pour l’Économie
Le système financier algérien, pourtant vital pour l’économie nationale, reste intensément dépendant de la rente des hydrocarbures. Alors que le pays s’efforce de sortir de cette dépendance économique, des réformes structurelles profondes semblent plus que jamais nécessaires. Ces réformes doivent répondre à deux défis interdépendants : l’intégration de la sphère informelle dans l’éco-système financier et l’adaptation aux normes internationales pour dynamiser le tissu productif local.
L’Enjeu Crucial des Réformes Bancaires en Algérie
Les banques publiques dominent largement le paysage financier algérien, fournissant plus de 85 % des crédits en 2025. Ce monopole constitue un sérieux obstacle à la diversification du secteur, alors même que les banques privées peinent à s’imposer. L’ouverture du capital de la Banque de Développement Local (BDL) et du Crédit Populaire d’Algérie (CPA) a soulevé des questions quant à son impact réel sur le conseil d’administration et les pratiques dominantes. Une refondation s’impose donc pour stimuler le tissu productif du pays.
Le Défi de l’Intégration de la Sphère Informelle
En Algérie, plus de 65 % des activités économiques restent non régulées, notamment dans les secteurs alimentaires primaires tels que les fruits, légumes, et viandes. Cette omniprésence de l’informel nuit à l’efficacité des réformes administratives et économiques. Comme l’indique une étude de l’Institut Français des Relations Internationales (IFRI), les agents économiques tendent à créer des règles informelles plus efficaces que celles imposées par l’État, car elles reposent sur une confiance mutuelle.
Monopole des Hydrocarbures : Un Modèle Économique à Réformer
La dépendance à l’égard de la « monnaie hydrocarbures » par Sonatrach, qui joue un rôle quasi-bancaire, limite l’indépendance financière des entreprises. En effet, la majorité des entreprises algériennes, qu’elles soient publiques ou privées, dépendent de cette manne. Ceci freine la transformation du stock monétaire en capital productif, essentiel pour un développement économique soutenu. D’après les prévisions, sans un changement radical, la situation continuera de peser lourdement sur la croissance économique.
Les Problèmes Structurels du Secteur Bancaire
Les banques algériennes souffrent de plusieurs maux, parmi lesquels une forte dépendance aux entreprises publiques. Cette situation résulte souvent de pratiques bancaires défectueuses, comme l’octroi de crédits de complaisance nécessitant de fréquents assainissements financiers. Entre 1990 et 2024, l’État algérien a dépensé plus de 250 milliards de dollars pour assainir ces entreprises, selon le Premier ministère. Cependant, beaucoup de ces entreprises continuent de retourner à la case départ.
Importance d’une Planification Stratégique Cohérente
Une réforme efficace du système financier exige une planification stratégique qui considère tant les mutations internes qu’internationales. Cependant, l’absence de coordination et de cohérence dans les réformes planifiées entrave la progression. Depuis les premières tentatives de réforme dans les années 1960, l’État algérien n’a pas réussi à passer d’un rôle de gestionnaire direct à celui de régulateur et stratège.
Le Rôle Omniprésent de la Bureaucratie
La bureaucratie exerce une influence excessive au sein du système financier, freinant les processus de décision et d’innovation. Comme le soulignent les analyses de Max Weber sur l’autorité bureaucratique, cet excès de bureaucratie nuit au service public et stagne les efforts de réforme. La bureaucratie centralisée freine le développement en limitant les prises de décision efficaces et en aggravant le manque de transparence.
Projections et Perspectives : Vers un Avenir Plus Prometteur
Pour sortir de l’impasse, l’Algérie doit réformer son éco-système financier dans son intégralité, impliquant l’éradication de la corruption et du favoritisme. Le renforcement de l’état de droit, par des actions concrètes et transparentes, s’avère essentiel pour restaurer la confiance au sein de la population. Si ces réformes sont mises en œuvre, on peut espérer une meilleure performance économique alimentée par des investissements productifs.
Le Besoin Critique d’une Vision Régénératrice
Face aux défis actuels, la révision des pratiques bureaucratiques et l’adaptation aux réalités économiques modernes sont impératives. Il est urgent de passer d’une économie basée sur l’exploitation des ressources naturelles à un modèle diversifié et résilient. Ce chemin vers une refonte structurelle passe aussi par l’encouragement de l’entrepreneuriat et l’ouverture aux marchés internationaux compétitifs.
En somme, le succès des réformes du système financier algérien repose sur la capacité du pays à surmonter les blocages bureaucratiques, à réintégrer la sphère informelle, et à embrasser une économie plus diversifiée. Dans un contexte mondial où l’adaptabilité est cruciale, l’Algérie doit se concentrer sur une transformation structurelle profonde pour assurer une croissance durable et inclusive.
Source : Quotidien D’information Indépendant
Laisser un commentaire