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Le secteur des assurances en Corée du Sud a récemment révélé des chiffres qui soulèvent des questions cruciales sur la viabilité et la gestion future des assurances santé, notamment des polices d’assurance maladie complémentaires, souvent appelées 실손보험 (silson boheom). Malgré une réduction apparente du déficit, un examen plus attentif des données montre un accroissement inquiétant des dépenses liées à certaines prestations non remboursées, comme les injections non couvertes par l’assurance maladie de base et les traitements de kinésithérapie. Comment cette situation évolue-t-elle, et quelles en sont les implications pour le secteur?
Les chiffres récents du déficit des assurances maladie complémentaires
En 2023, le secteur des assurances a enregistré un déficit de 1,62 billion de wons coréens, une baisse par rapport au déficit de l’année précédente de 1,97 billion de wons. Cette réduction de 350 milliards de wons pourrait suggérer une amélioration de la situation financière des assureurs. Cependant, une analyse plus approfondie révèle que cette amélioration n’est en réalité pas le fruit d’une réduction des coûts ou d’une meilleure gestion des risques, mais plutôt résulte d’une augmentation des primes d’assurance.
La distribution inégale des coûts des sinistres
Les polices d’assurance couvrant des traitements spécifiques non remboursés ont représenté 35,8 % des paiements d’assurance en 2023. Le paiement des indemnités pour certains traitements comme les injections de vitamines, des traitements musculaires ou articulaires a dépassé de loin celui des indemnités pour les traitements des cancers, qui est de 1,6 billion de wons. Cette évolution met en lumière un développement potentiellement dangereux où l’inflation des coûts est concentrée autour de traitements non essentiels.
Analyse économique des tendances actuelles
La part croissante des coûts dédiés aux traitements non remboursés montre un comportement marqué de demande excessive pour ces services, peut-être encouragée par une perception culturellement ancrée de leur efficacité. Cette dynamique pourrait avoir des répercussions à long terme, menaçant la viabilité financière des assureurs si des mesures correctives ne sont pas mises en œuvre.
Le secteur des assurances non vie a, en effet, réduit son déficit de manière significative avec 4,050 milliards de wons par rapport à l’année précédente. En revanche, les assureurs vie ont basculé de la rentabilité à un déficit de 437 milliards de wons, soulignant les défis continus auxquels ils font face pour équilibrer les coûts croissants des soins de santé avec les revenus générés par les primes.
Projections pour l’avenir et implications pour le secteur
À l’avenir, cette augmentation continue des coûts des services non remboursés pourrait entraîner une hausse plus marquée des primes d’assurance, rendant les polices moins accessibles pour une partie de la population. La pression sur les hôpitaux et les cliniques pour offrir ces traitements, souvent à des tarifs élevés, risque de s’intensifier.
Les projets de réformes, notamment l’augmentation du taux de contribution personnelle pour les traitements non remboursés, pourraient aider à rééquilibrer le marché. Toutefois, l’efficacité de ces réformes dépendra de leur mise en œuvre et de l’adhésion des principaux acteurs du secteur.
Répartition des dépenses d’assurance et réponse sectorielle
Les données montrent que les cliniques spécialisées dominent la répartition des dépenses avec 32,2 %, suivies par les hôpitaux généraux à 23,3 %. Ce déséquilibre appelle à une réévaluation des politiques de remboursement et pourrait nécessiter une refonte structurelle du système d’assurance pour encourager une répartition plus équitable et efficace des ressources.
Réflexion finale et ouverture sur le futur du secteur
Alors que les assureurs cherchent à réadapter leur stratégie pour éviter une spirale financière, les régulateurs devront jouer un rôle déterminant dans la correction des failles actuelles. Une coopération renforcée entre les institutions financières et les autorités sanitaires pourrait éclaircir la voie à suivre, en intégrant potentiellement de nouvelles technologies ou des modèles de soins basés sur des données probantes pour optimiser la gestion des coûts.
Pour l’instant, une attention accrue est nécessaire pour identifier les défaillances structurelles et concevoir des interventions politiques intégrées qui prennent en compte à la fois les réalités de marché et le bien-être des assurés. L’enjeu sera de préserver l’accessibilité financière des soins tout en maintenant la viabilité économique du secteur des assurances.
Source : Chosunbiz
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