Le chômage augmente, la confiance est en baisse et le commerce avec les États-Unis recule.
L’économie canadienne sous pression : quand les politiques tarifaires de Donald Trump affaiblissent le Canada
La rencontre récente entre Mark Carney et Donald Trump, bien que dépourvue de heurts apparents, a mis en exergue les tensions économiques croissantes entre les deux voisins nord-américains. La guerre tarifaire instaurée par l’administration américaine a déjà laissé des traces indélébiles sur l’économie canadienne, créant un climat d’incertitude et d’inquiétude parmi les différents acteurs financiers et industriels du pays.
Impact immédiat sur l’emploi et la confiance économique
L’une des manifestations les plus évidentes des tensions commerciales est l’augmentation du taux de chômage au Canada, qui a atteint 6,9 % en avril. Ce chiffre dépasse les seuils observés depuis 2016, sauf lors de la pandémie. En particulier, le Québec a enregistré une hausse du chômage à 6 %, un niveau inédit depuis juillet 2021. Les secteurs des ressources naturelles, du commerce et de la fabrication ont perdu respectivement 7500, 26800 et 30600 emplois. Cette perte nette en emploi montre combien les politiques tarifaires ont pu influencer la confiance des entreprises, réduisant les investissements et ralentissant la construction.
Redistribution forcée du commerce international
Les conséquences des tarifs douaniers imposés par les États-Unis se font sentir dans les échanges commerciaux bilatéraux. Les exportations canadiennes vers les États-Unis ont dégringolé de 6,6 % en mars, tandis que les importations ont diminué de 2,9 %. Cependant, les exportations vers le reste du monde ont fait un bond remarquable de 24,8 %, démontrant la capacité du Canada à chercher et à trouver de nouveaux partenaires commerciaux. Il s’agit d’une stratégie de réorientation forcée mais nécessaire face à l’incertitude persistante du marché américain.
Ressources énergétiques : une faiblesse exacerbée
L’économie énergétique du Canada, largement tributaire du marché pétrolier mondial, souffre également des instabilités causées par les politiques de Donald Trump. Depuis le début de l’année, le prix du pétrole a chuté de 25 %, freinant les projets d’investissements dans le secteur. Les discours protectionnistes n’aident guère, alors que des initiatives comme le projet d’oléoduc ouest-est restent en suspens, impactées par des considérations environnementales et économiques.
Perspectives économiques : des prévisions moroses
Les experts de la Banque Nationale et de Desjardins anticipent une reprise des baisses de taux par la Banque du Canada dès le mois prochain, dans une tentative de stimuler une économie languissante. Actuellement fixé à 2,75 %, le taux directeur pourrait descendre à 2 % d’ici la fin de l’année. La croissance économique, déjà faible, est projetée à seulement 1 % d’ici 2026, une tendance qui ne manquera pas de poser des défis aux gouvernements provinciaux et fédéral, notamment en période électorale.
Le défi de maintenir l’optimisme dans un climat incertain
Alors que le premier ministre Mark Carney s’apprête à finaliser la composition de son Conseil des ministres, la priorité sera de renforcer l’économie nationale tout en respectant les engagements de campagne tels que la baisse d’impôts et des investissements public. Des choix difficiles se profilent, nécessitant un équilibre entre stimuler la croissance économique et maintenir un budget équilibré.
Projections et implications futures
Les prochains mois seront cruciaux pour le Canada alors qu’il navigue dans ces eaux troubles. Les tensions américaines-britanniques et la réorientation des relations commerciales internationales pourraient continuer à bouleverser l’ordre établi. Les ajustements tarifaires et les politiques économiques continueront à influencer les décisions d’investissement des entreprises canadiennes, avec un accent sur la diversification et la résilience économique.
En résumé, face à l’adversité des politiques protectionnistes américaines, le Canada est appelé à redoubler d’efforts pour stabiliser son économie et protéger son marché de travail. Un défi qu’il devra relever avec pragmatisme et vision stratégique, afin de garantir un avenir plus stable et prospère.
Source : Radio-canada Ca
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