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Face à une transformation économique mondiale inévitable, la stratégie de l’innovation par l’intelligence artificielle (IA) pourrait-elle sauver l’industrie manufacturière coréenne ? Telle est la question soulevée par Choi Tae-won, président de la Chambre de commerce et d’industrie de Corée et du groupe SK, lors d’une récente réunion. Prédisant un avenir difficile pour le secteur manufacturier du pays sans une adoption massive de l’IA, Choi adresse un avertissement retentissant : l’industrie pourrait perdre de sa compétitivité face à la montée en puissance de la Chine.
Le décor économique actuel en Corée du Sud
Durant les années 2000, la croissance rapide de la Chine a permis à l’industrie manufacturière sud-coréenne de prospérer, profitant de l’exportation massive vers ce marché florissant. Cependant, le tableau s’est rapidement obscurci. À présent, la Chine a affiné ses capacités manufacturières, rivalisant directement avec la Corée du Sud sur presque toute la gamme de produits. Ce renversement de tendance rappelle à Choi la « décennie perdue » du Japon, marquée par une stagnation économique après l’éclatement de la bulle spéculative.
Les défis d’un retard technologique
L’industrie coréenne s’essouffle sous le poids de l’obsolescence technologique et de l’érosion de son avantage compétitif. Choi se montre critique vis-à-vis de la lenteur apparente à embrasser des stratégies innovantes, malgré des avertissements persistants depuis les dix dernières années. Les secteurs tels que la pétrochimie, autrefois florissants, se retrouvent aujourd’hui en position de vulnérabilité face à la concurrence des producteurs du Moyen-Orient, d’Inde et de Chine. La fusion de l’IA avec les procédés manufacturiers est perçue comme une bouée de sauvetage essentielle pour contrer cette dynamique.
L’IA : un espoir technologique et stratégique
Choi souligne l’impératif de s’appuyer sur l’IA pour maintenir un positionnement concurrentiel. L’alliance avec le Japon pour échanger des données industrielles pourrait améliorer l’efficacité des processus manufacturiers grâce à l’IA. Une telle coopération, comparée par Choi à celle de l’Union Européenne, pourrait établir un bloc économique asiatique robuste. Cet appel au partenariat sert aussi à contrebalancer l’influence croissante de la Chine, en misant sur des collaborations stratégiques pour générer une synergie technologique.
Formation et adaptation du système éducatif
Dans ce contexte, l’éducation apparaît comme un levier incontournable. Choi a plaidé pour l’intégration de l’IA dans les cursus universitaires coréens et la proposition a été reçue favorablement par le président, avec l’idée de l’étendre à tous les niveaux scolaires. Une telle réforme vise à générer une main-d’œuvre qualifiée, apte à innover dans ce domaine stratégique.
Implications géopolitiques et économiques
Sur le plan international, les relations commerciales évoluent sous l’ombrelle des intérêts américains et des besoins nationaux. Les discussions sur le soutien à l’industrie manufacturière américaine, et les exigences de Washington en matière d’ouverture du marché agricole sud-coréen, font naître des tensions. Pourtant, Choi insiste sur la nécessité de poursuivre des négociations calmes et réfléchies, soulignant l’impact limité de ces questions sur l’excédent commercial coréen.
Vers une transition énergétique raisonnée
Enfin, la politique énergétique s’avance comme un axe de réflexion cruciale. Alors que le gouvernement coréen explore l’option de zones industrielles alimentées par des énergies renouvelables à 100%, Choi appelle à la prudence. Les entreprises ayant initialement soutenu l’initiative RE100 s’en détournent, poussant Choi à défendre une transition énergétique flexible, économiquement viable et peu contraignante.
Perspectives et voies d’évolution
La domestication de l’IA dans le secteur industriel coréen est plus qu’un enjeu technologique, c’est une condition de survie économique à long terme. En renforçant ses alliances stratégiques et en révolutionnant son secteur éducatif, la Corée du Sud pourrait naviguer habilement vers une économie du futur robustement positionnée face aux défis mondiaux. Les mois et années à venir seront décisifs, et les choix faits aujourd’hui détermineront si l’économie sud-coréenne se relève avec agilité ou demeure enlisée dans une ère d’incertitude économique.
Source : Hani
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