La Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) a tenu sa première réunion ordinaire du Conseil des Ministres de l’Union Monétaire Ouest-Africaine (UMOA) ce 3 avril au sein du siège de l’institution à Dakar.
L’économie de l’Afrique de l’Ouest entrevoit des perspectives encourageantes alors que les prévisions de l’Union Monétaire Ouest Africaine (UMOA) indiquent une baisse significative du taux d’inflation à 2,7% d’ici 2025. Céline Magloire, Présidente du Conseil des Ministres (CM), a partagé cette perspective optimiste lors d’une conférence récente, apportant des éclaircissements sur les mesures économiques et monétaires qui guideraient cette région vers une stabilité économique accrue.
Une reprise économique en voie de confirmation
L’Union Monétaire Ouest Africaine, qui regroupe huit pays partageant le Franc CFA, a traversé des turbulences économiques, exacerbées par la pandémie de COVID-19 et les incertitudes géopolitiques mondiales. Toutefois, une approche coordonnée en matière de politique monétaire et fiscale a permis d’amortir les chocs externes. Selon le dernier rapport publié par la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), une croissance modérée mais stable est attendue, soutenue par une politique monétaire accommodante.
En 2021, l’Afrique de l’Ouest a enregistré un taux d’inflation de 4,2%, largement dû à la volatilité des prix alimentaires et aux perturbations de la chaîne d’approvisionnement mondiale. Cependant, des efforts concertés pour stabiliser les marchés locaux et renforcer les infrastructures économiques ont commencé à porter leurs fruits, rendant crédible l’objectif d’une inflation limitée à 2,7% d’ici 2025.
Les politiques économiques au cœur de la lutte contre l’inflation
Les réformes économiques mises en œuvre par l’UMOA jouent un rôle crucial dans la réduction de l’inflation. Parmi celles-ci, l’augmentation des réserves de change et le soutien à l’innovation agricole sont primordiaux. Le renforcement des dispositifs de contrôle des prix des biens essentiels et l’amélioration de l’efficacité des chaînes logistiques régionales sont également des piliers essentiels de cette stratégie.
La BCEAO a instauré des mesures visant à soutenir la liquidité bancaire et à encourager l’accès au crédit pour les PME, principaux moteurs de l’économie régionale. Cette approche proactive stimule non seulement l’investissement privé, mais favorise aussi l’emploi et la consommation intérieure, cruciales pour une relance durable.
Incidences de la stabilité politique et de la coopération régionale
La stabilité politique dans les pays de l’UMOA est pourtant une condition sine qua non pour la concrétisation de ces prévisions économiques optimistes. Des efforts accrus sont nécessaires pour résoudre les défis sécuritaires dans certaines zones, notamment au Sahel, et pour promouvoir une gouvernance démocratique solide. La coopération régionale renforcée, symbolisée par les projets d’intégration économique et d’harmonisation des politiques fiscales, augure bien pour une stabilisation durable.
En outre, l’engagement des organisations internationales et des partenaires au développement, tels que la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI), fournit un appui technique et financier précieux pour renforcer la résilience économique des pays de l’UMOA. Ces partenariats stratégiques soutiennent des projets d’infrastructure vitaux, catalyseurs de la croissance économique à long terme.
Perspectives et défis futurs pour l’UMOA
Si les perspectives économiques sont encourageantes, des défis restent à surmonter pour atteindre l’objectif de 2,7% d’inflation. Les menaces climatiques, telles que les sécheresses et les inondations, constituent un risque pour l’agriculture, secteur clé de ces économies. De plus, une surveillance continue des facteurs externes, tels que les fluctuations des prix des matières premières et l’évolution des politiques commerciales mondiales, est indispensable.
L’innovation technologique et le développement des infrastructures numériques sont également essentiels pour soutenir la transition économique dans ces pays. En investissant dans les technologies de l’information et de la communication (TIC), l’Afrique de l’Ouest peut mieux intégrer ses marchés et améliorer la compétitivité de ses entreprises sur le plan mondial.
Finalement, la diminution projetée de l’inflation à 2,7% d’ici 2025 dans l’espace UMOA repose sur une combinaison stratégique de politiques économiques saines, de coopération régionale et de stabilité politique. Ces efforts collectifs sont déterminants pour établir une base économique solide, favorisant ainsi la croissance inclusive et durable tant désirée dans la région.
Tandis que l’UMOA progresse vers une nouvelle ère de stabilité économique, les gouvernements, les institutions financières et la société civile doivent rester unis pour atteindre un développement économique durable, garantissant une prospérité partagée pour tous les citoyens de la région.
Source : Allafrica Tanzania
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