Wall Street tente de se redresser en plein tumulte des relations commerciales entre les États-Unis et la Chine. Les marchés boursiers ont connu un rebond notable ce vendredi, avec le Dow Jones augmentant de 1,63 %, le S&P 500 de 1,81 %, et le Nasdaq de 2,06 %. Ce regain de performances survient après une chute marquée liée aux tensions tarifaires entre les deux superpuissances économiques, exacerbées par l’annonce de la Chine d’augmenter ses tarifs douaniers sur les produits américains jusqu’à 125 %.
Contextualisation des tensions commerciales sino-américaines
L’escalade des tarifs entre les États-Unis et la Chine s’est intensifiée, culminant avec la Chine prenant des mesures drastiques pour répondre aux pressions américaines. La Commission des Tarifs Douaniers du Conseil d’État Chinois a communiqué que poursuivre la hausse des tarifs au-delà des niveaux actuels n’avait plus de justification économique. Ce conflit a transformé le commerce entre ces deux nations en une affaire complexe, remettant en question la viabilité des chaînes d’approvisionnement mondiales.
Les experts de Link Securities soulignent que cette rupture commerciale entre les deux plus grandes économies mondiales pourrait entraîner de l’incertitude quant au potentiel impact sur l’inflation et le développement économique global. Cette discordance tarifaire donne lieu à plusieurs inconnues, notamment concernant les chaînes d’approvisionnement.
Réaction des marchés financiers et obligations
Depuis le début de la semaine, les mouvements sur Wall Street reflètent cette agitation, marquant cependant un gain hebdomadaire de 4,95 % pour le Dow Jones et des progrès de 5,70 % pour le S&P 500 et de 7,29 % pour le Nasdaq. Cependant, ces perspectives doivent être nuancées face aux incertitudes géopolitiques. Le marché obligataire, traditionnellement un refuge en période de volatilité, subit aussi des pressions. L’analyste senior de Swissquote Bank, Ipek Ozkardeskaya, avertit que l’extension de la volatilité au marché des obligations gouvernementales représente une menace pour des secteurs clés comme les fonds de pensions.
L’impact des actions de la Réserve Fédérale
Face aux secousses des marchés, la Réserve Fédérale des États-Unis, par l’entremise de Susan Collins, présidente de la Fed de Boston, a déclaré être prête à intervenir pour stabiliser la situation économique, signalant une volonté d’usage rapide de ses outils monétaires si nécessaire.
Performance des grandes entreprises en période de tensions
Ce vendredi marque également le début de la saison des résultats trimestriels, les grands groupes bancaires révélant leurs performances. JP Morgan Chase a surpassé les prévisions, enregistrant un bénéfice de 14,6 milliards de dollars, tandis que Wells Fargo a également connu une augmentation de ses bénéfices. Malgré des résultats encourageants, des figures comme Larry Fink de BlackRock restent prudentes, mettant en garde contre les incertitudes économiques comparables à celles de la crise financière de 2008.
Perspectives économiques et indicateurs clés
Les observateurs du marché se concentrent sur des indicateurs clés tels que les prix de production de mars, qui ont baissé à 2,7 %, ainsi que les anticipations d’inflation, soulignées par l’indice de confiance de l’Université du Michigan atteignant des niveaux jamais vus depuis 1981. Bankinter met en exergue l’importance de cet indicateur comme signal avancé de la conjoncture économique aux États-Unis.
Projection pour le futur des marchés
La correction récente sur le Dow Jones, qui a perdu près de 20 % depuis ses sommets de début février, pose la question de la continuité de ce rebond temporaire. Certains analystes, comme César Nuez de Bolsamanía, estiment qu’une cassure technique du seuil de résistance à 42 821 points est nécessaire pour envisager une reprise soutenue à moyen terme. En revanche, une chute sous le support crucial de 36 611 points pourrait prédire un changement de tendance à la baisse.
Évolution d’autres actifs et marchés
Parallèlement aux équités, le pétrole et d’autres commodités s’affichent à la hausse. Le West Texas Intermediate (WTI) s’est apprécié de 2,73 % à 61,72 dollars le baril et le Brent de 2,56 % à 64,96 dollars. De plus, l’euro a grimpé de 1,22 %, alors que l’or a gagné 2,19 % à 3 247 dollars l’once.
Conclusion et perspectives à long terme
Analysant ces mouvements, la question clé reste la direction que prendront les relations commerciales sino-américaines. S’il y a un apaisement des tensions, cela pourrait encourager une nouvelle vague haussière sur les marchés financiers, à condition que les indicateurs macroéconomiques mondiaux se stabilisent. Sur le plan stratégique, l’engagement des banques centrales et la voie choisie par les politiques fiscales seront déterminants dans le façonnement de l’issue de cette crise commerciale et de ses répercussions sur l’économie mondiale, créant un environnement fertile pour une réflexion et une anticipation continue.
Source : Q
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